On connaît l’actrice; l’écrivain qui sévit en Sylvie Testud révèle aussi une plume non conventionnelle: orale, envolée, « indirecte stylée », pétrie de néologismes, d’observations fines et d’auto-dérision, elle virevolte sur le papier de manière plutôt jubilatoire. Nous nous étions délectée d’Il n’y a pas beaucoup d’étoiles, ce soir (Pauvert, 2003), de Chevalier de l’ordre du mérite (fayard, 2011), nous savourons ce nouveau roman, malgré une légère dilution du propos.
« Je regardais mon amie pour toujours, alors qu’elle me racontait tout ce qu’elle avait offert à cette actrice dont plus personne ne voulait, après qu’elle s’était hasbeenisée avec ses échecs successifs. De retour en haut de l’affiche, la « ressuscitée du caniveau » se moquait de Gundrund et de Blaise dans les salons parisiens.«
Attirée dans les rets d’un couple, frère et soeur, de producteurs Blaise et Gundrund Ceausescou, Sybille, la narratrice, se voit proposer d’écrire le scénario de Pretty girls, remake, à la noix, du célèbre Pretty Woman. Situations cocasses et déconvenues vont dès lors s’enchaîner qui prouveront à l’actrice que le métier de scénariste regorge d’écueils et de pieds-de-nez à une candeur par trop marquée.
C’est le métier qui rentre, Sylvie Testud, roman, Ed. Fayard, janvier 2014, 264 pp, 18 €
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