C’est aujourd’hui, 28 novembre; que sort ,dans les salles belges, Capharnaüm. le film de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki,
Un film bouleversant – vous n’en sortirez pas indemnes – il nous fait vivre, deux heures durant, le quotidien chaotique, misérable de Zaïn, un gamin de douze ans, livré aux rues de Beyrouth et à la survie de Yonas , un bambin éthiopien de quelque 18 mois.
Le jeu du duo est stupéfiant. Il doit son naturel, sa vérité, au casting -sauvage- et à un travail de six mois qui fait jouer aux personnages, leur propre vie. Ce ne sont pas des acteurs que la réalisatrice a choisis mais de vrais gens de rue. Ainsi Zaïn Al Rafea -as Zaïn- né en 2004 est-il un réfugié syrien, vivant de petits boulots de rue, débarqué avec sa famille au Liban en 2012. Soulignons la présence extraordinaire de Boluwatife Treasure Bankole– une fille dans la vraie vie… – ( as Yonas ) et de sa mère Yordanos Shifera.
Le film commence par une scène forte, au sein d’un tribunal ; Arrêté pour on ne sait quel méfait, Zaïn attaque ses parents en justice, via son avocate incarnée par Nadine Labaki. Il leur reproche de lui avoir donné la vie.
Un « cadeau » bien empoisonné pour l’enfant qui n’est pas aimé, parasite d’une société qui ne le rejette, le jette dans la rue.
Je ne vous en révèle pas davantage, vous invitant instamment à découvrir le film en VO ( sous- titrée, of course) , à vous munir d’un large , étanche mouchoir et à vibrer de tendresse, de compassion, à l’instar du terme hébreu » Nahum » ….
Pour l’heure, je vous propose d’en (re)découvrir la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=WZu3JK9x1io
Apolline Elter