Doté du Prix Alain Fournier 2002, le premier roman de Véronique Olmi (2001) affiche un titre qui fleure bon les vacances… La lecture en sera cependant bouleversée, bouleversante, qui met en scène une femme, le drame de la solitude et de l’ingrate épreuve de l’amour maternel.
Mère aimante, un peu paumée, désargentée et insomniaque – ses nuits sont peuplées de démons écrasants qui l’empêchent de respirer – la narratrice emmène Stan et Kevin, ses garçonnets, pour un séjour en bord de mer.
Corollaires obligés de ce genre d’expédition, la légèreté et joie de vivre se dérobent au rendez-vous: d’emblée, le lecteur est saisi d’une tragédie sous-jacente, oppressante – la pluie qui sévit en permanence, l’atmosphère lugubre de l’hôtel, la cruelle indifférence dans laquelle se meut le trio, …- et sent en lui (en elle, surtout) remuer des fibres qu’on préfèrerait garder intactes.
Une plume qui trace, un roman qui marque, dérange, émeut, …qui s’insère loin dans la compréhension de l’âme.
Apolline Elter
Bord de mer, Véronique Olmi, roman, Actes Sud, avril 2001 (rééditions), 122pp.
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