« Voici le récit d’une fille de bonne famille, devenue une épouse, une mère et une femme politique, aussi conquérante que combative. »
Ainsi en va de cette biographie sobre, juste, respectueuse, tableau de vie d’une grande dame – Bernadette Chirac fut douze ans Première dame de France – mais avant tout d’une femme amoureuse.
C’est en effet sa passion pour un camarade d’études, grand escogriffe d’un mètre quatre-vingt-dix, remuant et séducteur « , un certain Jacques Chirac, qui mène Bernadette Chodron de Courcel, jeune aristocrate réservée et façonnée d’une éducation rigoriste, » à imposer à sa famille ce garçon brillant qui lui offrira une position sociale digne de son rang. »
« Au fil des mois, le jeune homme issu d’une famille d’instituteurs de Corrèze s’attache à cette femme bien née qu’il vouvoie, lui qui a pourtant le tutoiement facile. »
La vie de la jeune épouse se déploie dès leur union comme un long chemin de sacrifices – au serrvice de l’ambition politique de son mari
. Il se fait qu’elle y prend goût et assume à son tour des responsabilités politiques qui la mènent à être Conseillère générale de Corrèze, à user d’une réelle influence au service de grandes causes .
La vie privée du couple est grevée du profond mal-être que contracte, dès l’adolescence, Laurence,, leur fille aînée, à la suite d’une méingite. Elle fait neuf tentatives de suicide et s’éteint en 2016, à l’âge de 58 ans.
Claude, la cadette, devient la conseillère en communication de son père- créant de la sorte un terrain de rivalité avec sa mère
La vie est fleuve intranquille. Mais elle sait rendre justice et hommage à une octagénaire « qui reste, aujourd’hui encore, la première dame la plus populaire dans les enquêtes d’opinion. »
Apolline Elter
Bernadette Chirac, les secrets d’une conquête, Erwan L’Éléouet, biographie, Ed. Fayard, février 2019, 304 p