« Bernadette, elle est très chouette,… » chante Nino Ferrer
Vise-t-il l’ex-Première Dame de France, née Bernadette Chodron de Courcel , le 18 mai 1933; veuve de Jacques Chirac?
Nous nous permettons d’en douter tant réserve, froideur et distance semblent attachées à l’image très « vieille France » de Madame Chirac
Il fallait donc une bonne dose de foi pour s’y attaquer, de son vivant et en faire un personnage diantrement attachant
C’est le défi que relève haut la main Léa Doménach, réalisatrice du film qui ravit en ce moment les grands écrans et des salles surprises, hilares et émues.
Jouant avec une drôlerie tendre, chorale et espiègle sur le côté ringard d’une Bernadette, magistralement interprétée par Catherine Deneuve et les couleuvres (les boas) que son mari – un Michel Vuillermoz éblouissant – lui fait avaler, avec la rivale complicité de sa directrice de campagne, Claude Chirac- campée par Sara Giraudeau,- Léa Domenach parvient à renverser les rôles et révéler l’intelligente main de fer, glissée sous un gant de velours …
Et le gant est Hermès, cela s’entend. Et même un subtil alliage Chanel- Lagerfeld.
Le film pourrait s’intituler « La revanche d’une blonde » ou Le « ras-le-bol de la super (Première) woman » ..
Chaque acteur est au top du rôle qu’il interprète, évitant les poncifs du genre : Denis Podalydès campe un Bernard Niquet, de premier abord niais, de second, …non, Laurent Stocker, un Nicolas Sarkozy purs jus, voix et et tics faciaux….
Le tout soutenu d’une orchestration musicale idoine signée Anne-Sophie Versnayen
Sous le couvert d’une comédie, le film offre une vision féministe subtile des puissances des coulisses
Je vous le recommande
Apolline Elter
Bernadette, un film réalisé par Léa Domenach, En salle – durée 1h32 minutes
Billet de faveur
AE : Le film relève, pour une part, de la fiction et de libertés prises avec les personnages et faits réels représentés ; vous vous « attaquez » néanmoins à une personne publique, vivante et très présente dans la mémoire collective. Avez-vous soumis le scénario à Madame Chirac, à sa fille Claude, avant de le porter sur écran ?
Léa Domenach : Nous n’avons pas demandé l’autorisation de la famille Chirac pour faire le film. Ils n’ont donc pas lu le scénario et l’ont vu seulement une fois fini, en projection privée juste avant la sortie. Nous voulions être libres de pouvoir écrire et filmer ce que nous voulions, c’est pourquoi nous ne les avons pas prévenus.
Je partage à 100% votre analyse. J’ai trouvé le film jubilatoire ; j’ai seulement été déçue par Sarkozy.