Quelle mouche a piqué Sylvain Tesson?
Celle de la commémoration
Deux siècles après la tristement célèbre campagne napoléonienne de Russie et sa lamentable retraite – dont la bataille de Bérézina consacre l’échec en notre langage commun- Sylvain Tesson décide de parcourir en side-car les routes qui le mèneront, à l’instar de l’empereur, de Moscou aux Invalides (Paris) . Nous sommes en décembre 2012…
Assisté de deux complices russes, Vassili et Vitali, l’écrivain-aventurier confronte les conditions climatiques et techniques de son équipée, à celles que subirent soldats et chevaux d’une armée grandement anéantie, frigorifiée et affamée, en cette fin d’année 1812
De ce Moscou en feu où l’empereur se « brûle les yeux » (NDLR: Rostopchine, père de notre future comtesse de Ségur , l’avait embrasée mi-septembre de cette funeste année) s’amorce l’inéluctable déclin d’un être pétri d’orgueil, d’ambition et d’un charisme à tout crin
« Les hommes sont prêts à tout pour peu qu’on les exalte et que le conteur ait du talent »
Opérant un va-et-vient continu entre l’expédition de 2012 et la « boucherie chevaline »‘ que constitue la retraite de 1812, Sylvain Tesson s’interroge sur le terreau d’expression actuel de l’héroïsme; les descriptions des paysages et contrées parcourues sont magnifiques et emportent le lecteur (auditeur) en un voyage magique à travers l’espace et le temps.
La lecture audiolivresque sied au texte avec un double mais léger bémol pour l’aspect enrhumé de la voix de Franck Desmedt et le transit pas toujours clair – ni annoncé – entre 1812 et 2012
Berezina, En side-car avec Napoléon, Sylvain Tesson, récit, Ed. Guérin-Chamonix, 2015- Ed Audiolib, juillet 2015, 4h51
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