Le couple mythique que Simone de Beauvoir formait avec Jean-Paul Sartre avait ses règles: chacun pouvait vivre libre ses amours « contingentes ».
Oui mais, sous sa carapace de « Castor », Simone n’en est pas moins meurtrie par la liaison de Jean-Paul avec Dolorès Vanetti. Est-ce cette souffrance qui la précipite dans les bras de l’écrivain américain Nelson Algren, en 1947, lors d’une tournée de conférences que la célèbre apôtre de l’existentialisme et prêtresse de l’égalité des sexes entreprend aux Etas-Unis?
Le couple connaît une passion fulgurante belle, mouvementée, orageuse, douloureuse aussi. Mais toujours plâne l’ombre de Sartre, arbitre d’une liaison dont rien ne lui est occulté.
« Nelson comprit qu’ils n’avaient pas été trois, dans cette passion, mais quatre. »
Reconstituant la chronologie de cette passion…romanesque, au départ des nombreuses missives échangées entre les amants et avec Sartre, des romans où chacun des partenaires a réécrit leur histoire d’amour et sa prétendue fin – Les Mandarins et La Force des choses pour Simone de Beauvoir – et d’un extraordinaire calepin écrit à quatre mains, Irène Frain dévoile une face méconnue du « Castor », celle d’une fragilité simonienne qui la rend incontestablement humaine.
Et tellement plus sympathique.
Beauvoir in love, Irène Frain, roman, éditions Michel Lafon, octobre 2012, 428 pp, 20 €
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