Ainsi suit, se poursuit, d’épisodes sporadiques, notre compte rendu du Festival de la correspondance de Grignan
Un Festival qui eut à cœur d’honorer le soixantième anniversaire du décès de Jean Cocteau – le 11 octobre 1963
- d’une exposition de photos de films et de portraits « Je ne l’ai pas connu…je l’ai reconnu » (place du Mail)
- d’une lecture de lettres à Jean Marais, opérée par Xavier Gallais, vendredi 7 juillet et arrosée en sa toute fin des larmes d’un ciel chamboulé .Je vous invite à découvrir la jolie chronique rédigée par Laetitia Heurteau sur » le Facebook » du Festival
- d’un entretien avec Cariole Weisweiller, mené avec empathie, chaleur et brio par notre consoeur, la journaliste Catherine Lalanne, ce même 7 juillet et instruit de la lecture du recueil de souvenirs « Je l’appelais Monsieur Cocteau » que lui consacre la fille de Francine Weisweiller
En voici quelques points forts:
Carole est une jeune enfant – elle a 8 ans – lorsque sa » déesse de mère » la ravissante Francine Weisweiller est saisie d’un « coup de foudre d’amitié » envers le Prince des Poètes
Ils se sont rencontrés fin 1949 sur le plateau de tournage du film Les enfants terribles (Jean-Pierre Melville)
Invité, au printemps 1950, à se reposer quelques jours dans la villa Santo Sospir – maison de vacances des Weisweiller à Saint- Jean -Cap Ferrat – Jean Cocteau y restera quelques mois, « tatouant » les pièces de fresques a tempura, en gage de reconnaissance.
Des fresques réalisées sans maquette, d’un dessin direct sur les murs. Elles valent à la villa – acquise en 2017 par la famille russe Melia et rouverte au public, dès octobre 2023 – de figurer à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Et la petite fille qu’est Carole , de découvrir la personnalité loufoque, joyeuse, festive, sensible, diantrement attachante de l’Artiste. Un adulte qui respecte, comprend l’enfant, l’accueille dans son atelier, établit avec elle une relation magique, une communication d’exception – la meilleure de son enfance :
» Je n’avais jamais l’impression d’être avec une grande personne »
Une relation qui lui vaut de rencontrer « Doudou » (Edouard Dermit) issu d’une famille yougoslave, de lier amitié avec Emilienne, sa soeur cadette, de festoyer avec Picasso, connaître Jean Marais , …. et de maintenir un lien pérenne, filial et reconnaissant au-delà de la séparation de « Monsieur Cocteau » et de sa maman.
En témoigne la lettre posthume, écrite voici quelque dix ans, par « la petite fille aux deux mains gauches » et lue d’extraits choisis, par Catherine Lalanne
Une rencontre menée avec tact et sensibilité.
Apolline Elter
« Je l’appelais Monsieur Cocteau, », Carole Weisweiller, Ed. du Rocher, 1996-2003, nouvelle édition augmentée :Ed. Michel de Maule, 2015,360 pp
Belle fête nationale à tous les visiteurs français