Si le titre nous rappelle la juste orthographe de la locution – Ah bon, elle s’écrit ainsi – il résonne aussi comme l’aveu d’une erreur partagée….
Tandis que la Seconde Guerre combat l’un de ses derniers hivers, un groupe de résistants, sorte de guérilla en déroute commandée par Sonnal – « La débâcle a sonné le glas de sa carrière mais non de ses ambitions » – décide d’entreprendre une opération de pure panache: défiler au nom de la victoire – et d’une fanfare improvisée – dans le village de Charmeuil en chantant l’hymne national.
L’Occupant exécutera le maire, en guise de représailles.
Fissuré par une suspicion de trahison, le groupe constitue un tribunal qui exécute – hâtivement – l’un des siens.
Une réflexion subtile et fouillée sur le sens de la trahison , des relations avec l’Occupant et les méfaits des gestes inconsidérés….
« Vous ne m’oublierez pas. Peut-être que je ne viendrai pas vous hanter tout de suite… Mais bien plus tard, quand tout vous paraîtra plus flou, moins sûr, je vous réveillerai. Un type exécuté qui se dit innocent, ça laisse un arrière-goût de culpabilité. On est intransigeant pour le faire taire. Mais après…Je serai votre brûlure. »
Un deuxième roman qui adopte un registre grave, radicalement différent de celui de La faute de goût ( Ed. Actes Sud, 2011, billet faveur en vitrine du blog)
En lice, peut-être, pour le prix Horizon…
Au temps pour nous, Caroline Lunoir, roman, Ed. Actes Sud, mai 2015, 288 pp
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