« Je découvre qu’être grand-mère est une récompense. Je découvre qu’être grand-mère est ma fierté, une fierté qui amplifie, magnifie celle d’avoir un jour été mère, mais autrement. »
Avec, en miroir, l’Alice de Lewis Carroll, le récit de Noëlle Chatelet dissèque l’émerveillement suscité par la naissance de sa première petite fille.
Un lien se crée d’emblée qui relève des sentiment et langage amoureux. Une trame se tisse qui relie les générations, et la mère défunte de l’auteur, en une chaîne continue.
« ..Cette conversation est la première d’une longue suite probable de conversations semblables où la grand-mère que je suis – de moins en moins jeune – et la petite fille que tu es – de plus en plus grande – ne seront guère différentes pourtant d’aujourd’hui. Je pense à d’autres maux, d’autres peurs que la vie te réserve – ta vie de femme – forcément et à la nécessité soudain absolue que je sois toujours là pour les entendre, les comprendre, dans n’importe quelle langue ».
Et puis cette attention portée à l’enfant ne permet-elle pas précisément de franchir le miroir d’Alice et retourner dans le ravissement de sa prime enfance?
Un livre qui ravira les fraîches grands-mères et celles qui le deviendront.
Apolline Elter
Au pays des vermeilles, Noëlle Châtelet, Seuil, oct 2009, 172 pp, 16,5 €
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