En ce jour qui commémore le centenaire de l’Armistice de la Grande Guerre, découvrons une bribe de lettre d’anniversaire imaginée par Carole Martinez
Ainsi s’adresse un père en date du 10 novembre 1918
Mon petit Ferdinand,
Avant la nuit, je dicte cette lettre pour toi à mon ami Henri.
Il l embellit tout, Henri, quand il écrit, il ne respecte ni mes fautes, ni mes silences, ni mes hésitations, ni la désolation alentour, il lisse ma langue pour rendre mes mots plus présentables. Je ne lui en veux pas, il aime faire des
phrases ! Savoir transformer la parole en écrit quand on vit le cul dans la boue, c’est tout aussi divin que changer l’eau en vin.
A trop écrire pour nous tous, depuis trop longtemps, ses mains et sa vareuse bleu ciel sont tachées d’encre noire, de soleil et de poésie.
La suite, je vous invite à la découvrir dans le collectif ARMISTICE
Armistice, beau livre, collectif édité par Jean-Marie Laclavetine, Ed. Gallimard, octobre 2018, 304 pp & illustrations