« Le prof doit-il mourir?«
Tel est l’enjeu de ce débat théâtral rythmé d’humour et de réflexions sur le rôle de l’enseignement.
Menacé de mort par Mélétos, père d’Anytos, un de ses élèves, le « Prof » – on ne connaîtra pas son nom – expose, à coups d’envolées lyriques maîtrisées, sa vision socratique, libératrice de l’éducation:
« Parce que tu décris là, Mélétos, c’est le fonctionnement même de la réflexion. Parce que penser, c’est d’abord penser contre soi, contre ses certitudes d’où qu’elles viennent , contre ses croyances les mieux enracinées, contre ses impulsions les plus naturelles, de père, de mari, de prof, comme on se dédouble devant le miroir de la salle de bain pour devenir, en effet, quelque chose comme sa première victime, ou son meilleur ennemi. »
Invitant Socrate, Platon et ses détracteurs – dont le fameux Mélétos – sur le devant d’une scène contemporaine, Gernot Lambert, professeur de littérature, esquisse un nouveau procès de l’enseignement. Il dote sa pièce, alerte, d’un dossier d’accompagnement, nourri de la pensée de Socrate et de la célèbre Apologie qu’en fit Platon.
Une façon plaisante de s’adonner à la réflexion philosophique.
AE
Apologie de Mélétos, Gernot Lambert, Théâtre – texte + dossier, éd. De Boeck, 2013, 158 pp
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