La recherche d’une esthétique nouvelle, au sortir de la Grande Guerre, va susciter les élans d’amitié d’un André Breton (1896-1966), jeune et fougueux envers le « dadaïste » roumain Tristan Tzara (1896-1963), son contemporain, et le peintre- poète Francis Picabia (1879-1953), son aîné.
Si les lettres demeurent assez policées pour ces hommes qui « avaient dada au coeur » – ils auraient pu davantage s’éclater dans leur correspondance – elles révèlent, de façon éloquente, débats à l’appui, la constitution du mouvement dada et les prises de distances postérieures.
Tel un Emile Zola, André Breton est fédérateur d’amitié et d’échanges artistiques. Il n’hésite pas à placer ces derniers sur un plan affectif déclaré, parfaitement assumé.
« Vous savez que vos lettres sont ce qui m’arrive de meilleur » affirme André Breton à Tristan Tzara ( 8 nov. 1919)
Dûment annotés et mls en perspective par Henri Béhar, les échanges entre Breton et Tzara s’étalent sur une période de plus de quinze ans – de début 1919 à fin 1934. Ils sont suivis par la correspondance échangée entre Breton et Picabia, de fin 1919 à mai 1924.
André Breton – Correspondance avec Tristan Tzara et Francis Picabia 1919-1924, présentée et éditée par Henri Béhar, Ed. Gallimard, déc. 2017, 256 pp
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