L’âme d’un violon, d’un instrument à cordes, c’est une « Petite pièce de bois interposée, dans le corps de l’instrument, entre la table et le fond, les maintenant à la bonne distance et assurant la qualité, la propagation comme l’uniformité des vibrations. » précise le Trésor de la Langue française.
La moindre atteinte à son intégrité corrompt le son jailli de l’instrument…..
C’est dire comme la scène à laquelle assiste le jeune Rei – prononcez [Re-i] – onze ans, tapi dans une armoire tandis que son père est arrêté par des militaires japonais, ses compatriotes, et voit son violon sauvagement piétiné, lui brise l’âme à vie.
Nous sommes en 1938 – la guerre expansionniste sino-japonaise fait rage – et Yu, le père de Rei ne commet autre méfait que d’orchestrer une répétition amicale et… sino-japonaise, autour de Rosamunde, fameux « quatuor à cordes en la mineur opus 29 de Franz Schubert »
Adopté par Philippe Maillard, journaliste français, Rei devient Jacques Maillard , français et bientôt luthier,
Il consacre sa vie et la trame de ce roman attachant, pétri de rencontres bienfaisantes, de rebondissements, à ressusciter le violon gravement endommagé et incarner la conviction que la musique est facteur d’harmonie et de paix universelle.
Premier volet de la trilogie conclue avec « Suite inoubliable » Ed. Gallimard, août 2023- voir chronique sur le site – le roman est écrit en français, langue d’adoption musicale de l’écrivain japonais
Apolline Elter
Âme brisée, Akira Mizubayashi, roman, Ed. Gallimard, août 2019, 238 pp / Ed Folio, mai 2021, 260 pp