Paru en 1999 auprès des éditions Scaldis, l’essai de Dominique Huybrechts fait l’objet d’une seconde édition, révisée, en ce centenaire de commémoration de la grande Guerre.
Il relate le destin, durant les hostilités, de quelque 50 musiciens, toutes nationalités confondues, Français, Anglais, Belges, Allemands, Autrichiens, Italiens, Américains et Australiens et leur contribution concrète à l’effort de guerre.
Eugène Ysaÿe joue pour les blessés de l’hôpital de L’Océan (La Panne). Affecté d’un cancer et d’un sentiment d’inutilité, Claude Debussy compose une Berceuse héroïque pour le King Albert’s Book d’hommage à l’action de notre Roi, ainsi qu’ un Noël des enfants qui n’ont plus de maison (1915), Maurice Ravel fait des pieds et des mains pour être incorporé à l’armée, malgré une taille et un poids déficients…
Considérés, par nature, moins belliqueux, les musiciens oeuvrent souvent comme brancardiers, risquant leur vie pour transporter les blessés ; l’exercice de leur art apporte aussi réconfort et apaisement au plus noir de l’horreur. Ils n’hésitent pas, pour ce faire, à fabriquer des instruments de fortune, avec les moyens du ..front: boîtes de conserve, à savon, à cigares, caisses de munitions, crins de chevaux…
Intéressantes aussi sont les pages consacrées à la musique militaire, de guerre et celle diffusée dans les camps d’internement. Destinée à galvaniser les ardeurs, à l’instar de la cornemuse écossaise ou tout simplement à adoucir les moeurs, la musique a fait oeuvre majeure.
AE
1914-1918 Musiciens des tranchées, Dominique Huybrechts, essai, Ed. Scaldis 1999, 2e édition revisée, Racine, 2014, 286 pp, 22.95 €
Un aspect de la première guerre mondiale dont on parle peu.
Je partage votre avis. La Grande Guerre fut aussi très bruyante et nombre soldats souffrent, par la suite, d’acouphènes sévères….