En feront-elles gorges chaudes ces Cléopâtre, Agnès (Sorel), Isabeau (de Bavière) , Ninon (de Lenclos), Françoise (de Maintenon),Marie-Antoinette (de France Joséphine (de Beauharnais) Eugénie (de Napoléon III), Mata Hari…qui des cordons- serrés ou non – de leurs corsages ont quelque peu impacté le cours de l’Histoire…
Répondant au principe duodécimal de la collection (Ed. Pygmalion), Michel de Decker nous promène à travers les siècles de notre ère, et les atours de femmes célèbres qui surent en jouer en des temps où l’autorité féminine relevait (presque) du seul charme.
Et le lecteur de succomber au ton allègre et vif de cet imparable conteur qu’est l’historien, conférencier normand, Michel de Decker, de remonter le cours de l’Histoire par celui de certaines baleines. En filigranes, une vraie biographie du corset, instrument de torture et de pâmoison:
» Une femme corsetée ne pouvait que se tenir droite mais , en contrepartie, il n’était pas rare qu’elle souffrît de nausées. Le laçage étroit était en effet susceptible de déformer le squelette et de léser les organes internes. Nombre de médecins dénonçaient alors [Ndlr: XIXe siècle] ce vêtement qui meurtrissait les femmes, particulièrement les femmes enceintes. »
Quoi d’étonnant que Joseph II, le visionnaire frère de Marie-Antoinette, en interdît le port « dans les orphelinats, les couvents et toutes les institutions des Etats sur lesquels il régnait, et que, pour le rendre odieux aux femmes honnêtes, il en infligeait le port à toutes les reprises de justice qui croupissaient dans les prisons de son empire. »
C’est quand le bât blesse que les choses se corsent…
Apolline Elter
12 corsets qui ont changé l’Histoire, Michel de Decker, essai, éd. Pygmalion, oct 2011, 384 pp, 15,9 €
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