Si l’on associe, à juste titre, le nom de Maria Montessori (1870-1952) aux quelque 60.000 écoles à travers le monde qui appliquent sa pédagogie, il est précieux de constater, que la célèbre médecin était aussi une féministe convaincue
Les lettres amicales, ouverte et discours d’inauguration de la deuxième Maison d’enfants dans le quartier romain, paupérisé, de San Lorenzo, le 7 avril 1907, reproduites dans ce nouveau « pli », mettent en évidence les axes et mantras de son programme éducatif, de sa vision du monde corollaire: c’est en misant sur l’éducation de l’enfant qu’on pourra construire une nouvelle société.
Socialisant l’éducation des enfants en des structures hygiéniques, intelligemment aménagées, voire médicalisées, et rendues pérennes par le soin que les habitants sont contractuellement tenus d’y apporter, les Maisons d’enfants confient leur bien-être, dès la naissance, à plusieurs acteurs, allégeant de la sorte les mères de tâches matérielles et récurrentes et leur permettant, partant, de travailler à l’extérieur et d’acquérir une certaine liberté.
Une forme d’émancipation.
» Ne sommes-nous pas tous, dans le Verbe nouveau de la civilisation, des êtres humains libres, égaux, fraternels? Et le glorieux mystère de l’égalité universelle, où la trinité est l’unité, exclut-il la femme? »
Des convictions qui ne renient en rien le sentiment religieux – catholique – cher à la pédagogue
A. Elter
Montessori- Une conquête d’indépendance-Lettres sur l’éducation et un monde nouveau, Lettres choisies et présentées par Simone Lanza- traduites par Delphine Ménage, Ed. L’Orma, avril 2023, 64 pp