Louise de Vilmorin (1902-1969) hôte hautement appréciée de notre site, épistolière de génie, avait une passion pour la papeterie..
La perte de son stylo-plume pouvait , à ce titre, revêtir l’allure d’un drame
Voici ce qu’elle écrit à son ami Lady Diana Cooper, en date .. précise du 11 août 1945
« Comme j’ai perdu mon style plume, je ne suis pas à l’aise pour t’écrire. J’essaie quatre stylos différents et aucun ne fonctionne. Je me demande même si le peu de talent que j’avais ne se trouvait pas entièrement dans le stylo que j’ai perdu. . Ce serait trop. Imagine que la personne qui trouve ce stylo trouve tous mes mots et toutes mes pensées à l’intérieur et devienne moi à travers lui! «
S;Louise de Vilmorin – Duff et Diana Cooper – Correspondance à trois (1944-1953), édition établie, annotée et commentée par Olivier Muth, Ed. Gallimard – Le Promeneur , février 2008, 686 pp
Volà qui m’évoque l’Epistolière première et de génie que fut Marie de Sévigné (1626-1696) qui écrit à sa fille, Françoise de Grignan, en date du 4 mars 1672
» J’admire quelquefois les riens que ma plume veut dire ; je ne la contrains point.Je suis bien heureuse que de tels fagotages vous plaisent ; il y a des gens qui ne s’en accommoderaient pas. Mais je vous prie, au moins, de ne les pas regretter, quand je serai avec vous. Me voilà jalouse de mes lettres. »
S: Correspondance de la Marquise, texte établi, présenté et annoté par Roger et Jacqueline Duchêne, (Ed. Gallimard)- La Pléiade) – 3 volumes (1973- 1978- réédition 2005)
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