Nous l’avons vu, Emile Verhaeren a trouvé en Marthe Massin, l’âme soeur, fée de son destin. La correspondance des fiancés révèle les états d’âmes du poète et quelques Mea Culpa des plus émouvants.
Tel cet extrait de lettre angoissée, rédigée le dimanche 5 janvier 1890, à 5h du matin…..
« (…) Ma si douce et si inébranlablement aimée, quel être impossible je suis ! Comme vous devez avoir du regret de nous être rencontrés. Je ne vous serai jamais qu’une cause d’ennui et d’agacement ; je suis à charge de moi- même et des autres ; des fous comme moi, dites, pourquoi existent-ils ? Enfin vous avez toujours le droit, oh le droit absolu ! de me laisser de côté et – je vous l’ai déjà dit – de ne faire aucun cas de la débâcle qui en résultera. Non, mais quel assemblage grotesque de contraires je suis, dites ? A de certaines heures je me sens bon, doux, naïf, enfant, j’ai pour vous une inépuisable tendresse, une joie d’aimer folle et – à force d’intensité – presque neuve. Et puis, tout change – et je deviens morne, irascible, détestable, brutal ! et cela non pas spontanément, mais à la longue, par réflexion, par rangement, par en dedans. Je vous avoue tout cela parce qu’il me semble que j’atténue tout, en me confessant, mais encore faut-il que vous soyez bien généreuse pour l’écouter. (…) »
iLes jeunes gens se marieront, à Bruxelles, le 24 août 189.
A Marthe Verhaeren, Deux cent dix-neuf lettres inédites 1889-1916, présentées par René Vandevoir, Ed. Mercure de France, 1951, 462 pp
Mar-dites-moi, Emile Verhaeren
Du 12 juillet au 27 novembre 2016 (centenaire du décès du poète) , vous aurez rendez-vous chaque mardi pour des billets, infusions,, extraits de lettres , chroniques , ….relatifs au chantre du vitalisme.
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