Mar-dites-nous, Victor Hugo

Dans la biographie étayée, revue et augmentée que Jérôme Picon consacre à Jeanne Lanvin – vous en aurez bientôt chronique sur ce site – est reprise une lettre de recommandation jaillie de la plume de Victor Hugo en faveur de Jacques Lanvin, grand-père de la célèbre couturière.

Le poète avait une dette envers ce dernier qui lui avait prêté son identité, fin 1851 pour lui permettre de gagner Bruxelles sans être inquiété.

La lettre est un modèle du genre- et de la fidélité en reconnaissance: elle est adressée à Paul Meurice, depuis Hauteville House,  et date du 28 avril 1869)

« Cher Meurice, voici un digne et brave homme qui s’appelle Lanvin, et dont j’ai porté le nom et eu le passeport dans ma poche pour entrer en exil. Je lui avais fait avoir un emploi qu’on vient de lui ôter. Voulez-vous être assez bon pour lui remettre en mon nom 100 francs. Maintenant, s’il vous faut pour Le Rappel un garçon de bureau probe, intelligent, capable, suffisamment lettré (ancien compositeur chez Didot), dévoué enfin, vous ne pouvez mieux placer cette place qu’en la donnant à mon ami Lanvin. Si, par aventure, elle n’est plus vacante, il a été porteur de journal et peut l’être encore. Ce serait, je pense, un excellent vendeur du Rappel Moi, qui ai cohabité avec lui sous son nom, pour mon pseudonyme, je vous le recommande. L’obliger, c’est me servir »

Jeanne Lanvin, Jérôme Picon, biographie, Ed. Flammarion, 2002, nouvelle édition revue et augmentée, mars 2025, 464 pp

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