Il est des lettres que vous rêveriez de recevoir d’un éditeur, du vôtre, de celui que vous avez pressenti comme ambassadeur de votre oeuvre
Tel ce pneumatique adressé par Gaston Gallimard, célèbre fondateur de la maison d’édition éponyme à André de Vilmorin au sujet du manuscrit du roman, Le Lit à colonnes, écrit par Louise de Vilmorin, depuis son ermitage doré de Pudmerice (Slovaquie)
La guerre sévit – Louise prendra prétexte de la publication de l’ouvrage pour se rendre à Paris
Voici ce que GG écrit ( en partie) depuis la NFR, ce 17 mars 1941
Mon cher André.
Je viens de lire, avec enthousiasme, le roman de Louise Il est excellent. J’y ai retrouvé avec ravissement tous ses dons et j’y ai trouvé de nouvelles surprises. Je suis fier d’avoir à l’éditer et rien ne pouvait davantage me réconforter. Tout n’est donc pas perdu. J’aurais dû dès le premier jour l’envoyer à l’imprimerie, puisque d’avance je savais que je le publierais et que je l’attendais pour le publier le plus tôt possible; mais je n’ai pu résister à mon impatience de la lire. (…)
Source : Louise de Vilmorin – Correspondance avec ses amis, Edition établie, annotée et commentée par Olivier Muth, Ed. Gallimard- Le Promeneur, avril 2004, 548 pp