Pour cet avant-dernier épisode de notre saga du mardi, je vous propose une charmante lettre écrite à deux plumes, deux langues, par Emile Verhaeren et son compère Zweig, alors en séjour au Caillou-qui-Bique. Nous sommes en août 1908. Il s’agit d’inclure le poète autrichien Rainer Maria Rilke dans ce bienfaisant sentiment d’amitié qui lie les écrivains.
Émile Verhaeren et Stefan Zweig à Rainer Maria Rilke
[Roisin, 13 août 1908]
Mon cher Rilke
Zweig est chez moi, au Caillou[ Nous causons de vous – combien souvent & avec quelle sympathie ! – & c’est, parfois, comme si vous étiez ici, tellement votre présence y est évoquée. J’espère bien vous rencontrer en hiver, à Paris, souvent & vous envoie déjà, d’avance, la bonne poignée de main que j’espère vous donner bientôt. Très à vous
Verhaeren.
Verehrter Herr Rilke, gerne wüBte ich, ob Sie Ende August noch in Paris sind. Es ist noch nichr ganz bestimmr, daB ich hinkornme, aber die Freude, Sie endlich zu sehen, würde mir den Entschluf leichter machen. Hoffentlich kommen Sie in diesem Jahre nach Wien, ich bin
bis Dezember und ab April dort – dazwischen lallt eine Reise nach Indien. Herzlich ergeben ihr
Stefan Zweig
Verhaeren – Zweig. Correspondance. Edition établie par Fabrice van de Kerkhove, Ed Labor, 1996, coll. Archives du futur, 608 pp
Commentaires récents