€Après le point de vue de la marquise – voir notre extrait d’hier – penchons-nous sur celui de sa chère rivale, Ninon de Lenclos, experte déclarée en matière d’amour.
La célèbre romancière, épistolière et grande prêtresse de l’Amour avait trois sortes d’amants: les martyrs, les payeurs et les caprices; ces derniers, les plus chanceux, recevaient leçons et faveurs sans se ruiner (je n’oserais dire, sans bourse manier)
Quant au caprice féminin, notre chère agrégée a théorie précise sur le sujet. Et de rétorquer à l’assertion de La Bruyère que « le caprice était dans les femmes tout près de la beauté pour être son contre-poison » :
» Je combattis cette opinion avec tant de vivacité, qu’on put aisément reconnaître que la maxime contraire était mon sentiment, et je suis en effet très persuadée que le caprice n’est près de la beauté que pour en ranimer les charmes, pour les faire valoir, pour leur servir d’aiguillon et d’assaisonnement. » (Lettre IV)
Le débat est ouvert
Ninon de Lenclos. Lettres au marquis de Sévigné ou l’Art de se faire aimer , L’Arche, sept 1999, 160 pp, 15,
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