En 1787, le Prince de Ligne rejoint en Crimée une colossale délégation conduite par l’impératrice Catherine II de Russie.
But de l’expédition : faire valoir à l’Europe, représentée par ses ambassadeurs, la magnificence de l’empire et des territoires méridionaux récemment conquis, gérés par Potemkine, institué Prince de Tauride.
Fasciné par l’exotisme et les fastes déployés, Charles-Joseph de Ligne consigne ses observations sociologiques, impressions, méditations, candides introspections en une série de lettres adressées à la marquise de Coigny, reine et coqueluche du « Tout-Paris » de l’époque.
Les lettres seront retravaillées, rien ne prouve que la marquise les ait reçues; elles demeurent un témoignage précieux sur le voyage accompli, les découvertes engrangées et constituent une oeuvre littéraire à part entière.
Elles trouveront écrin de choix en la 23e édition du Festival de la correspondance de Grignan, focalisé, cette année, point ne l’ignorez, sur les Lettres belges.
Des extraits seront lus par le comédien Jean-Claude Drouot, ce vendredi 6 juillet , à 12 heures ( Cour des Adhémar) à l’occasion de la conférence de Madame Benedetta Craveri centrée sur le Prince de Ligne, que j’aurai l’honneur d’introduire. Ils traduiront l’aimable familiarité induite entre notre compatriote et Catherine II.
La simplicité confiante et séduisante de Catherine le Grand m’enchante, et c’est son génie enchanteur qui m’a conduit dans ce séjour enchanté.Je le parcours des yeux; je repose encore ma tête, qui m’a prouvé que je n’en avais pas, par cette récapitulation d’enchaînement de circonstances qui m’a toujours fait faire ce que je ne voulais pas ; et je laisse agir mon âme.
Prince de Ligne, Lettres à la marquise de Coigny, Edition présentée et annotée par Jean-Pierre Guicciardi, Les Editions Desjonquères, 1986, 130 pp