Karen Blixen décédait, voici tout juste, soixante ans, le 7 septembre 1962
Elle sera la vedette de nos cours, conférences et tables rondes épistolaires, cette année ( et même l’année prochaine)
Une première mort, elle l’a vécue, si l’on peut dire, lorsqu’elle doit quitter son cher Kenya, en 1931, après 17 années de tentatives d’exploitation d’une plantation de café.
Ecoutons, lisons ce qu’elle dit à son frère Tommy, dans une lettre datée du 10 avril 1931.
» (…) Je dis les choses aussi brutalement que possible pour ne pas risquer de ne pas les dire assez nettement et de te laisser une impression fausse. La morale à tirer de tout cela est que je ne suis pas plus facile à vivre maintenant que je ne l’étais jadis, bien au contraire; je ne puis rentrer à la maison pleine de repentir et de contrition, quoi qu’il ait pu m’arriver et quels qu’aient pu être mes torts ; il en va toujours pour moi comme il en allait auparavant : la mort me paraît préférable à une existence bourgeoise et en mourant je dirai mon credo en la liberté. »*
Ecoutons, podcastez sans tarder le bel entretien que Jérôme Colin animait, ce vendredi 2 septembre, auprès de la franco-danoise Catherine Lefebvre, qui fut dix ans durant la directrice du Karen Blixen museet, à Rungstedlund, sa maison natale (et d décès) : https://www.rtbf.be/auvio/detail_speciale-karen-blixen-la-ferme-africaine?id=2934702
La séquence se clôt d’un très bel extrait de la voix de l’écrivaine et des projets sportifs et de voyage qui faisaient fi de son âge: une vraie Alexandra David-Néel
Il nous faudra organiser une rencontre ..céleste
Apolline Elter
*Lettres d’Afrique – 1914-1931, éditées et préfacées par Frans Lasson, traduites du danois par Philippe Bouquet, Ed. Gallimard, 1985 (pour la traduction française) / coll. L’imaginaire, 2016, 634 pp