Je vous évoquai récemment, le 28 juin exactement, ce récit en quatre actes, rédigé par Sophie Guermès, focalisé sur une révélation: la liaison qu’Emile Zola entretint avec Jeanne Rozerot, une lingère, de 27 ans sa cadette.
Il fit l’objet d’une lecture, le 7 juillet, à l’occasion du Festival de la correspondance de Grignan ( Cours Sévigné)
Porté par la voix de Zelda Pérez – jeu sobre, présence irradiante, diction impeccable – le récit traduit avec une rare intensité, les étapes que chaque membre de ce trio improbable, Alexandrine, Emile et Jeanne dut affronter, à la réception du pneumatique de délation..
» Il avait trouvé le pneumatique en début de soirée, rentrant seul du restaurant où, après son travail, il avait l’habitude de dîner seul, assis à la même table, dans le coin gauche de la longue salle sombre, lisant son journal tout en enregistrant mécaniquement le va-et-vient
des serveurs au long tablier blanc, des hommes vieillis avant l’âge, aux joues couperosées, aux crânes dégarnis, maigres pour la plupart mais sans élégance, la maigreur des pauvres, pensait-il, tandis qu’il pliait son journal, dépliait sa serviette, le visage brusquement chauffé par
les vapeurs du potage. »
Les Ombres portées- Zola correspondances intimes, Sophie Guermès, Ed. Triartis, Scènes Intempestives à Grignan, juin 2016, 68 pp
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