La correspondance de James Ensor (1860-1949) à Emma Lambotte, critique d’art et mécène, ainsi que quelques bribes de ses écrits, feront l’objet d’une lecture « grain de voix », le vendredi 6 juillet à 12h30, à Grignan (Jardin Sévigné) . Agnès Akérib a reconstitué le fil conducteur d’échanges de grande estime sinon d’amour. S’en dégage un portrait haut en couleurs du célèbre peintre des Masques et des envolées de jurons qui n’ont rien à envier à ceux du célèbre capitaine Haddock ( Tintin, Hergé)
Jugez d’après l’extrait de ses Ecrits[1] :
Quand j’écrivais en 1900, baignant en pays de Narquoisie : « Ne remuons plus ce grand cadavre flamand. Aujourd’hui mannequin creux, décoloré, animé par quelques criquets agressifs flandrophyliseurs intempestifs, désorienteurs déclassés délirants, vos excitations intéressées de siffleurs décalqués restent sans écho. L’art moderne n’a plus de frontière. À bas les rembrunis acariâtres. Fromagers égoïstes et sirupeux. Alarmistes frontiériés. Charcutiers de Jérusalem. Moutons de Panurge. Architectes frigides et mélassiers, etc. Vive l’art libre, libre, libre ! »…
Alors… « Protestons ! Protestons ! Protestons ! »
James Ensor, Masques et Mascarades, Adaptation libre de sa correspondance à Emma Lambotte, Agnès Akérib,, Ed. Triartis, Scènes intempestives à Grignan, juillet 2018, 62 pp
[1] : Ensor, James, 1860-1949. Les Écrits de James Ensor : avec 36 reproductions d’après les dessins originaux du peintre. Bruxelles, Editions « Sélection », 1921. ((Primary Source Edition.)