Le côté essentiel, existentiel, de l’écriture pour Marguerite Duras, ne fait aucun doute. Elle a fait de sa vie, de celle des ses proches, parfois, matière de son écriture. Une écriture, nous dit-elle, qu’elle conçoit dans la stricte solitude de sa propriété de Néauphle-le-Château (dans les Yvelines) :
« On ne trouve pas la solitude, on la fait. La solitude elle se fait seule. Je l’ai faite. Parce que j’ai décidé que c’était là que je devrais être seule, que je serais seule pour écrire des livres. Ca s’est passé ainsi. J’ai été seule dans cette maison . Je m’y suis enfermée – j’avais peur aussi bien sûr. Et puis je l’ai aimée. Cette maison, elle est devenue celle de l’écriture. Mes livres sortent de cette maison. De cette lumière aussi, du parc. De cette lumière réverbérée de l’étang. Il m’a fallu vingt ans pour écrire ca que je viens de dire là«
Publié en 1993 – Marguerite Duras a près de 90 ans -l’essai consigne, de bribes, réflexions et de souvenirs mêlés, le rapport, forcément complexe, de l’écrivain à l’écriture, ,à Neauphle mais aussi à la lecture .
« L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie. »
Ecrire, Marguerite Duras, essai, Ed. Gallimard, 1993 (rééd. Folio n° 2754)
Commentaires récents