A Madame de Grignan
– Ma douleur serait bien médiocre si je pouvais vous la dépeindre ; je ne l’entreprendrai pas aussi . (…)
J’ai beau chercher ma chère fille, je ne la trouve plus, et tous les pas qu’elle fait l’éloignent de moi. Je m’en allai donc à Sainte-Marie, toujours pleurant et toujours mourant. Il me semblait qu’on m’arrachait le cœur et l’âme, et en effet, quelle rude séparation ! je demandai la liberté d’être seule. On me mena dans la chambre de Mme du Housset, on me fit du feu. Agnès me regardait sans parler ; c’était notre marché. J’y passai jusqu’à cinq heures sans cesser de sangloter ; toutes mes pensées me faisaient mourir. J’écrivis à Monsieur de Grignan ; vous pouvez penser sur quel ton.J’allai ensuite chez Mme de la Fayette, qui redoubla mes douleurs par la part qu’elle y prit. (…) Je revins enfin à huit heures de chez Mme de
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