Ce n’est pas la première fois que j’évoque cette collection; ce ne sera pas la dernière. Quoi de plus passionnant que de saisir, autour de leur vingtième année, le destin d’écrivains majeurs de notre littérature (Albert Camus, Gustave Flaubert, Marcel Proust, Colette, Honoré de Balzac..) et d’éclairer, de ce focus, leur vie entière.
Lorsqu’elle quitte son Indochine natale, en octobre 1933, Marguerite Donnadieu a 19 ans et demi (elle est née, faut-il le rappeler, le 4 avril 1914) . Un périple maritime de 26 jours qui résonne comme le passage initiatique vers l’âge adulte, l’indépendance d’autant que sa mère l’a émancipée à sa demande. Elle entreprend des études universitaires à Paris, d’économie politique et de droit public dont elle sera diplômée en 1937.
Elle rencontre l’amour en la personne de Jean Legrolet mais bientôt et surtout en celle de Robert Antelme qu’elle épouse en 1939, avant que de s’éprendre de Dionys Mascolo. Une recherche d’amour parfait, fusionnel qui sera sa quête durant toute sa vie.
Déjà une vocation de l’écriture, doublée d’une réflexion
» Ecrire pour échapper? Révéler? Ecrire pour élucider, appréhender l’intime. Ecrire pour expurger et exorciser la douleur de vivre et de n’être rien pour ceux qui devraient vous aimer, pour celle qui aurait dû vous aimer. Ecrire pour recréer. Ecrire pour combler la distance entre soi et les autres. Ecrire pour des raisons économiques, autant que par plaisir et envie de s’amuser, peut-être. »
Vive et percutante, cette monographie cerne,avec clarté, la vie complexe de Marguerite Duras, la genèse de certains travers. Elle nous permet d’approcher un auteur majeur du XXe siècle
Apolline Elter
Marguerite Duras à 20 ans. L’amante, Marie-Christine Jeanniot, essai, Ed. Au diable vauvert, déc. 2010, 160 pp, 12 €
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