La visite de l’exposition consacrée au centenaire d’Emile Verhaeren, Un poète pour l’Europe (musée Emile Verhaeren de Sint-Amands jusqu’au 27 novembre*) m’a donné à découvrir une lettre particulièrement intéressante – j’en ignorais l’existence.Elle tend à calmer l’animosité qu’a nourrie le poète pour son jeune et fervent ami, l’écrivain autrichien Stefan Zweig, sitôt la guerre de ’14 déclarée.
De son écriture grande et lancée, la féministe suédoise Ellen Key enjoint Emile Verhaeren de modérer son sentiment anti- allemand:
» Tous les Allemands ne sonnent pas comme ceux qui donnent le ton au chanson . Notre ami Stefan Zweig souffre actuellement de vos mots contre vos amis allemands. Vous cher Verhaeren, saura distinguer entre l’Allemagne de Prusse et celle de Goethe.« [sic]
La lettre est datée du 8 mai 1915
J’ignorais que Zweig, traumatisé par l’attitude de Verhaeren et son silence, eût bénéficié de si brillante intercession.
Je l’intègre illico dans les cours sur la correspondance des deux écrivains.
* Bientôt un compte rendu de visite sur ce blog.
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