Envol de plume
Neuvième épisode de notre série épistolière consacrée à la Marquise.
Le départ de sa fille pour Grignan signe pour la Marquise de Sévigné l’entrée dans la postérité littéraire. Mais cela, elle l’ignore.
Plus de deux-tiers de la correspondance conservée – soit 764 lettres sur 1120 – sont adressées à sa fille. Elles ont pour but avoué de maintenir le contact face à la cruauté de la séparation . Il lui faut donc écrire, depuis Paris ou Les Rochers, sa résidence bretonne, à chaque départ postal pour la Provence. Sa fille lui répond selon le même rythme. Hélas, toutes ses lettres furent détruites. Il faut se contenter, pour en deviner le contenu , des échos jaillissant des lettres maternelles.
L’écriture est spontanée, hâtée en finale de missive. On y dégage peu de corrections, peu de ratures. Au diable la relecture: ce serait un drame de rater le courrier.
Qu’on ne s’y trompe pas cependant: sur les vingt-cinq années qu’il lui reste à vivre, en 1671, la marquise ne sera privée de sa fille que huit ans et cinq mois; les seize ans et dix mois, attestés par un chômage de la correspondance, verront la Marquise passer de longs et fréquents séjours à Grignan.
Nous en reparlerons dans nos prochains épisodes.
A suivre…
Chère Madame de Sévigné, Roger Duchêne, Découvertes Gallimard, réédition 2004
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