» Le combat pour vivre ma vie allait commencer »
Après une carrière de monteur cinématographique, Dov Hoenig, publie son premier roman, à l’âge de 86 ans
Il le publie en français; sa plume est exquise. Elle est largement trempée dans son propre parcours de vie
Le roman, initiatique, relate l’enfance, avant-guerre, d’un jeune juif romain, prénommé Bernard.
Il vit alors rue du Triomphe, à Bucarest, et se souvient des échanges toniques qui animaient la cour de son immeuble, majoritairement occupé par des familles juives.
Relativement et paradoxalement épargnée, durant la guerre, de la répression nazie, grâce au maréchal Antonescu, allié d’Hitler, lequel ne voulait pas le fâcher, la population juive n’en subit tout de même pas moins les méfaits d’un antisémitisme ambiant.
Pauvreté, pauvreté, pauvre pauvreté! Qui aurait pensé qu’après la guerre la vie serait plus difficile pour notre famille que pendant la guerre? Par le passé, , nous n’avions jamais manqué de nourriture ni souffert du froid en hiver. Et voilà que la paix si attendue arrivée, le nazisme défait, une Roumanie nouvelle naissante, nous basculions, nous, dans la misère la plus noire! Et sans que personne dans la cour ne s’en rende compte … »
Fin 1947, Bernard décide de participer à l’aventure des kibboutz et d’assister à la naissance de l’Etat d’Israël.
Le roman éclaire avec brio une tranche complexe de l’Histoire de l’immédiate après-guerre.
Apolline Elter
Rue du Triomphe, Dov Hoenig, roman, Ed. Robert Laffont, août 2018, 342 pp