Pour qui est accro des biographies de Dominique Bona – j’en suis – l’essai est pain bénit.
L’Académicienne y dévoile la genèse de ses publications, les liens induits, rencontres suscitées, l’impact qu’elles ont eu sur sa propre destinée.
« Zweig m’a entraînée dans sa descente vers l’abîme et conduite aux portes de la dépression qui l’a finalement emporté. Berthe Morisot voulait que je sois droite et claire, comme elle tenace et appliquée. Clara Malraux m’a communiqué sa joie, sa malice, et fait pleurer aussi avec elle, dans les moments de tendresse vaincue. Mais aucun ne m’a procuré comme Gala tant d’ondes dynamiques : l’énergie, la force qui va, tels sont ses dons de muse. Cette peste de Peggy Guggenheim avait beau l’accuser d’être « la plus antipathique des femmes », elle était surtout extraordinairement tonique et positive. »
Outre les éléments d’enquêtes révélés, l’essai s’interroge sur la place de la biographie parmi les genres littéraires.
S’il connaît des limites – ne relater que des faits avérés – le genre est loin d’être le parent pauvre du roman,
La biographe opère un plaidoyer convaincant qui le place au rang de « genre absolu »
Chemin faisant, elle nous offre un accès à sa vie intime, ses passions, par le récit de celles qui l’ont fascinée.
Un cadeau de lecture
Apolline Elter
Mes vies secrètes, Dominique Bona, essai, Ed. Gallimard, janvier 2019, 320 pp