« Il n’avait pas trouvé la paix, sans doute pour l’avoir peu cherchée, longtemps il avait plongé dans les tourments amoureux et les affres des découvertes blessantes, la douleur lui donnait l’impression d’être vivant, furieusement vivant, et il méprisait le bonheur calme des hommes sans histoire, (…) »
Avec des phrases sans fin, qui se déploient comme des vagues, ponctuées de virgules, échues d’un point en fin de chapitre, Françoise Lalande signe un nouveau roman, un roman d’amour – celui que l’étranger, le gringo voue à Alégria, sa maîtresse mexicaine – un roman d’atmosphère.
En filigranes, L’exécution de l’empereur Maximilien, le célèbre tableau de Manet cristallise le destin du mari de Charlotte de Belgique et l’injustice de traitements réservés aux étrangers. Un tableau qui hante la mémoire du protagoniste, nourrit sa mélancolie.
La tristesse du Gringo cèdera-t-elle à l’allégresse jaillie du prénom de sa compagne et de la perspective d’une proche paternité ?
» La tristesse de l’homme qui ne serait jamais qu’un étranger, dans ce pays et dans tous les autres qu’il avait traversés, reculait dans le coeur de l’exilé, il regardait les fantôme débarquer à la plage et les admirait, (…) »
Un roman énigmatique traversé du souffle d’une écriture chaleureuse
Apolline Elter
La séduction des hommes tristes, Françoise Lalande, roman, Ed. Luce Wilquin, novembre 2010, 140 pp, 14 €
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