« Je n’ai pas fait de musique. Dans mon enfance, le · piano fut un compagnon, mais forcé. Je ne m’y attachai pas. (…) . Pourtant, la musique ne me quitta pas: le français en prit la place. C’était pour moi un instrument qui faisait chanter une musique particulière. (…) j’eus une musique à moi, à moi seul, c’était le français. Personne dans ma famille ne s’en aperçut. Car cette langue venue d’ailleurs était pour moi l’objet d’un travail laborieux, d’un exercice patient, d’une discipline ascétique de tous les jours comme l’a été le violon pour mon frère qui se l’est approprié, incorporé pour en libérer la musique. »
Une langue venue d’ailleurs, Akira Mizubayashi, essai, Ed Gallimard 2011/ Folio avril 2013 – réédition mari 2023, 278 pp