« Abandonnant au passé la mue du garçon heureux et complet, un autre Alexis s’extirpe et naît, pétri de peur et de stupéfaction, de colère et de désolation. Il cherche inlassablement une piste, un début d’explication. La question l’obsède, tourne en boucle, une insupportable ritournelle, pourquoi moi, pourquoi moi, pourquoi moi?
A-t-il déclenché ce cataclysme par un regard, un geste, une parole? Il se rappelle, dans une sorte de flash, être sorti faire une course. Mais laquelle? À quelle heure? Pour le reste, c’est le trou noir, le néant. Aucune image. Aucun son.
Aucune sensation. Aucun témoin. Les enquêteurs ont pour maigre butin la certitude qu’un poing américain a été utilisé. »
Les guerres intérieures, Valérie Tong Cuong, roman, Ed JC Lattès, août 2019, 240 pp