Malmené – c’est le moins qu’on puisse dire – par la critique lors de la publication de l’Education sentimentale, Gustave Flaubert sollicite le coup de pouce de son amie George Sand
[Paris 7 décembre 1869 – mardi 4 heures]
Cher Maître,
Votre vieux troubadour est trépigné d’une façon inouïe; Les gens qui ont reçu de moi un exemplaire de mon roman craignent de m’en parler- Par peur de se compromettre ou par pitié pour moi. Les plus indulgents trouvent que je n’ai fait que des tableaux, et que la composition, le dessin manquent absolument!
Saint-Victor, qui prône les livres d’Arsène Houssaye, ne veut pas faire d’article sur le mien, le trouvant trop mauvais. Voilà. Théo est absent, et personne (absolument personne) ne prend ma défense
Donc (vous devinez le reste) si vous voulez vous charger de ce rôle-là, vous m’obligerez. Voilà. Si ça vous embête, n’en faites rien. Pas de complaisances entre nous »
Extrait repris sous la lettre numéro 195 – Flaubert -Correspondance- Choix et présentation de Bernard Masson, Folio classique, n°3126, 854 pp
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