En ce week-end qui commémore le décès accidentel, le 4 janvier 1960, de l’immense Albert Camus, nous avons retranscrit, à votre intention, la lettre manuscrite datée du 30 décembre et adressée à Catherine Sellers
L’écrivain se faisait une joie de la retrouver à Paris… ainsi que Maria Casarès….
30 Déc.59
Voici ma dernière lettre, ma tendre. Ce sera pour te souhaiter l’année du cœur, plus une couronne de tendresse et de gloire. J’espère que tu vas devenir question résistance et vigueur comme Ray Sugar Robinson. J’espère aussi que cette année sera en même temps celle du travail en commun.
Il fait beau, le vent souffle, et j’espère qu’il soufflera aussi sur mon rhume. J’ai fermé mes dossiers. Il n’est pas possible de travailler sérieusement t avec une famille et de perpétuelles visites d’amis de Francine ou des enfants. Je vivrai donc peinard jusqu’à lundi. Pour le reste, j’essaierai de recommencer à Paris ou bien, hélas, je repartirai ; tant que ce livre monstrueux ne sera pas fini, il n’y aura pas de paix pour moi.
Mais pour le moment je rentre et je suis très content de rentrer. A mardi, ma chérie, je t’embrasse déjà, et te bénis, du fond du cœur
A.