Impensable de conclure cette semaine dédiée à Cupidon, sans émettre une pensée émue à l’égard de la célèbre et convaincante chanson de (feu mais tant resté allumé) Johnny Hallyday , Que je t’aime,
Sans nous pencher sur un recueil de déclarations d’amour , réédité en janvier 2016, et les affres de conscience d’une Chimène, amoureuse de Rodrigue, assassin de son père (en duel, je précise). Vous aurez reconnu la tragédie du Cid ( Pierre Corneille, 1637)
ELVIRE
Il vous prive d’un père, et vous l’aimez encore!
CHIMÈNE
C’est peu de dire aimer, Elvire, je l’adore:
Ma passion s’oppose à mon ressentiment,
Dedans mon ennemi je trouve mon amant,
Et je sens qu’en dépit de toute ma colère
Rodrigue dans mon cœur combat encor mon père.
Il l’attaque, il le presse, il cède, il se défend,
Tantôt fort, tantôt faible, et tantôt triomphant:
Mais en ce dur combat de colère et de flamme
Il déchire mon cœur sans partager mon âme,
Et quoi que mon amour ait sur moi de pouvoir
Je ne consulte point pour suivre mon devoir,
Je cours sans balancer où mon honneur m’oblige,
Rodrigue m’est bien cher, son intérêt m’afflige,
Mon cœur prend son parti, mais contre leur effort
Je sais que je suis fille, et que mon père est mort
Que je vous aime, que je t’aime! » – Les plus belles déclarations d’amour, recueil, Ed Gallimard/ Folio 2 €, 2008 – nouvelle édition janvier 2016, 112 pp
Commentaires récents