C’était grâce à moi que tu peignais. C’est grâce à moi que tu avais découvert ta vocation, même. Il y a plus de soixante ans, tu as embarqué sur ma bravoure comme sur un paquebot. Pendant des années, toutes ces années où tu ignorais quoi faire de toi, tu m’as suivie partout, tu as pris prétexte de mes ambitions d’étudiante pour quitter ta famille, comme tu profitais de mon besoin de netteté pour habiter une maison impeccable sans jamais la laver. Penses-y un peu. Penses-y enfin. »
Ma dévotion, Julia Kerninon, roman, Ed. la brune du Rouergue, août 2018, 300 pp