« Le trémolo se passa sans encombre et Alexis abaissa le bras pour donner l’attaque au premier violon solo.
Une fraction de seconde plus tard, il crut défaillir. Le musicien n’avait pas obéi à son injonction. il s’était décalé d’une demi-seconde. La situation semblait irréelle. Alexis se tourna vers la gauche et le regarda. Le musicien était imperturbable. L’orchestre suivait le tempo donné par le violon solo. Seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses, tous jouaient le morceau à la perfection. Mais ils étaient détachés de sa battue.
Alexis sentit sa bouche s’assécher. Il bougeait le bras et la musique ne suivait pas son geste.. Elle arrivait en contre-temps, une fraction de seconde trop tard… »
Prince d’orchestre, Metin Arditi, roman, Ed. Actes Sud, août 2012, 384 pp, 21,8 €
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