» Pour moi, Herr Einstein resterait un homme de chair. Je me souviendrais de son rire tonitruant, de son peignoir entrouvert et de ses cheveux ébourriffés. Je ne pouvais pas me fâcher avec lui. Il m’infligeait ses blagues salaces ou ses commentaires désobligeants avant de me prendre par la main et de regagner mon affection par un sourire. Je l’aimais comme le beau-père que je n’ai pas connu. J’aimais ses paradoxes: il se revendiquait végétarien mais aimait mes Schnitzels; il ne pouvait vivre ni avec, ni sans les femmes. Eternel jouisseur, il était le double négatif de Kurt. Ce qui les séparait les avait rassemblés. »
Apolline Elter
La Déesse des petites victoires, Yannick Grannec, roman, Editions Anne Carrière, août 2012, 470 pp, 22 €
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