Tandis que les vacances scolaires poursuivent leur carrière, infusons , savourons un court et magique extrait du récit autobiographique de Nuage Rose, dont vous avez découvert chronique mi-février
« Enfin, le moment est venu de déguster le poulet! Commence alors le rituel qui célèbre le paradoxe familial: moins il y a de bonnes choses à manger, plus il en reste. Chacun laisse et offre aux autres les meilleurs morceaux, prétendant qu’il n’a plus faim, ou qu’il n’aime pas la viande et qu’il préfère les os; ou bien, tout à coup, les pauvres morceaux de poulet ne trouvent plus grâce aux yeux des convives, qui, l’air dégoûté, supplient presque les autres de les aider à manger leur part…[…] Ce cérémonial se perpétuera a-delà de la guerre et de la fin des misères, chacun continuant à choisir toujours les plus mauvais morceaux, en laissant aux autres les meilleurs, qui, à la fin du repas, restent au fond du plat… »
Trois Nuage au pays des nénuphars, Nuage Rose, autobiographie, Société des écrivains, 2013, 248 pp, 20 €
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