Infusons, ce dimanche 4 avril jour anniversaire de la naissance de Louise de Vilmorin, en 1902, comment cette dernière envisage le sujet
L’extrait provient d’un article paru dans la revue Opéra, journal de la vie parisienne N°327 des 17-23 oct 51)
« Il n’y a pas très longtemps que le jour anniversaire de ma naissance me tire des pieds de nez dont l’insolence, en fin de compte, me révolte puis me peine. Pourtant, si je crois encore aimer bien ce jour-là c’est pour son instant d’oubli. Un moment emportée par la griserie des cadeaux et des vœux et par celle aussi d’être, au milieu de notre cercle de famille, l’héroïne du jour, je recule au lieu d’avancer. Je redeviens l’enfant aimée, l’enfant comblée par les offrandes faites à son jeune âge. Je redeviens l’inconnue, la promesse, la bonne petite que l’on récompense d’avoir su, en dépit des embûches, vieillir seule comme une grande d’une année tout entière. »
S: Louise de Vilmorin, Objets-Chimères – Articles et textes rares, édités par Olivier Muth, Ed. Gallimard, Les cahiers de la NRF, 2016, 352 pp