Faire, jouir, donner trouvent souvent leur place dans une même journée, en heures ou seulement en minutes. En jouant de ces différentes touches, je compose l’harmonie de ma vie et l’évaluation que j’en
fais chaque soir me permet de sentir si les accords étaient justes et si j’ai su éviter les fausses notes. J’ai recours à cette métaphore musicale parce que je n’agis pas en fonction de principes codifiés et rigides, qui ne peuvent pas prendre en compte toute la complexité d’un vécu. En évoquant des harmonies, je me réfère à un adjectif clé, que je partage avec les bouddhistes: juste. Une décision juste, une attitude juste, un résultat juste. Le mot comporte forcément sa référence à l’équité, mais ce n’est pas le plus important à mes yeux.
Avec le temps … tout ne s’en va pas, Jean-Louis Servan-Schreiber, essai, Dessins de Xavier Gorce, Ed. Albin Michel, janvier 2020, 176 p