» Elle les voit réunis peut-être pour la dernière fois, son fils, son ex-mari. Ils ont le regard rivé sur la partition de la Sonate pour violon et piano n°3 de Brahms. Elle tourne une à une les pages de la partition. Albert se tient à la droite d’Eduard. Un même éclat brille au fond de leurs yeux. Les mains de l’un suivent les gestes de l’autre. Parfois le père s’arrête pour laisser le fils tout à son solo, puis c’est le fils qui s’incline et laisse la part belle au père. Et voilà, ils jouent la même partition. Ils communient, ils sont ensemble, on croirait que Brahms a composé cette musique pour eux »
Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik, roman, Ed. Flammarion, août 2013, 304 pp, 19 €
Commentaires récents