» J’avais laissé partir mon père. Pas mon papa, mon petit homme, mon terne, mon hibou d’enfance derrière ses grosses lunettets. Pas celui qui me portait au lit, sa joue contre la mienne, qui nous avait aimé du regard et de la peau. Mais mon père, l’autre. Ce héros sans lumière, ce résistant, ce brave, ce combattant dans son coin d’ombre. J’avais laissé partir cet inconnu, ce soldat, ce déporté. Qui était retourné à la liberté comme on va au silence. J’avais laissé partir une page de notre histoire commune. »
La légende de nos pères, Sorj Chalandon, roman, Grasset, août 2009, 254 pp, 17 €
Bonne fête à tous les papas!
Je suis déjà toute remuée par cet extrait … alors il ne faut pas demander la suite !
Un bel ouvrage, je vous le confirme.
Merci pour ce commentaire.
Bien cordialement,
Apolline