» Quand on entre en mer, il se produit, même chez les plus frivoles, les plus courageux et les plus habitués, une certaine impression solennelle; vous quittez la terre où la mort peut vous atteindre sans doute, mais où du moins le sol ne s’entrouve pas sous vos pieds, pour sillonner l’immense plaine salée, épiderme de l’abîme, qui recouvre tant de navires perdus. Vous n’êtes séparé du goufre bouillonnant que par une mince planche ou une faible plaque de tôle que peug défoncer une lame, entrouvrir un récif. Il suffit d’un grain subit, d’une saute de vent, pour vous faire chavirer, et alors votre habilité de nageur ne servirait qu’à prolonger votre agonie. »
Gautier/Dumas. Fracasse et d’Artagnan chez les tsars,Isabelle Cousteil & Agnès Akétib, Ed. Triartis,Correspondances intempestives, 144 pp, mars 2011, 15 €
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