High tea auprès de Jean-Jacques Rousseau

                        La collation du dimanche soir

Est-il meilleur High Tea, pour conclure notre semaine consacrée au tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau que cette infusion extraite de La Nouvelle Héloïse.. Je vous la laisse savourer en toute béatitude.

théière high tea.jpg » Tous les dimanches, après le prêche du soir, les femmes se rassemblent encore dans la chambre des enfants, avec quelque parente ou amie qu’elles invitent tour à tour du consentement de Madame. Là, en attendant un petit régal donné par elle, on cause, on chante, on joue au volant, aux jonchets, ou à quelque autre jeu d’adresse propre à plaire aux yeux des enfants, jusqu’à ce qu’ils s’en puissent amuser eux-mêmes. La collation vient, composée de quelques laitages, de gaudfres, d’échaudés, de merveilles ou d’autres mets du goût des enfants et des femmes. Le vin en est toujours exclu; et les hommes qui, dans tous les temps, entrent peu dans ce petit gynécée, ne sont jamais de cette collation, où Julie manque rarement. »

 Julie ou la Nouvelle Héloïse, Jean-Jacques Rousseau, roman épistolaire, 1761 – Lettre X, de Saint-Preux à Edouard Bomston

Extrait cité in La gourmandise. Les chefs-d’oeuvre de la littérature gastronomique de l’Antiquité à nos jours, Philippe Jost, Ed. Le Pré aux Clercs, 1998, 950 pp,